Circle s’implante en Espagne et en Irlande
Circle est une application américaine de transfert d’argent gratuit entre particuliers qui associe le côté ludique des messageries sociales sur mobile à la technologie Blockchain pour la sécurité. Elle assure également le change à des taux très concurrentiels.
La startup de Boston, fondée en 2013, a levé 136 millions de dollars auprès de fonds de capital-risque prestigieux ainsi que la banque Goldman Sachs.
Les fondateurs, Jeremy Allaire et Sean Neville, ne sont pas exactement des jeunes startuppers mais plutôt des entrepreneurs aguerris du logiciel. Et pas des plus modestes ! La devise de la société affirme tout simplement : « Notre mission : transformer l’économie mondiale. Comment ? En transférant de l’argent sur Internet, tout comme on partage de la musique, des infos ou des SMS. » !
En matière d’intégration du paiement ou du transfert à une messagerie, l’application chinoise WeChat est la pionnière. Comme elle, Circle permet d’envoyer un message, d’ajouter des photos, des émoticones ou des GIF, tout en envoyant des fonds. L’application est même désormais intégrée à iMessage sur iPhone. Mais Circle a fait le choix innovant de s’appuyer sur la technologie « blockchain » pour supporter son fonctionnement.
Aux Etats-Unis, elle fait face à plusieurs concurrents sérieux comme Venmo, Square Cash ou plus récemment Snapcash. Si Venmo s’affirmait jusqu’à présent comme le leader du marché américain, Circle pense être en mesure de prendre la première place dès cette année.
Au Royaume-Uni, première implantation à l’international, l’entreprise s’est associée à Barclays (voir Barclays s’ouvre au bitcoin avec Circle). Bénéficiant pour l’instant du passeport européen, l’application s’est donc lancée cette semaine en Espagne et en Irlande. D’autres pays suivront dans les mois à venir, dont la France, où elle viendra concurrencer des sociétés comme Lydia ou Pumpkin.
Au-delà de l’Europe, Circle vise la Chine. Mais elle se concentrera ici sur les flux transfrontaliers, notamment de et vers les Etats-Unis, et évitera d’affronter frontalement WeChat ou encore Alipay. Pour se différencier de ses concurrents dans ce domaine, comme TransferWise, Circle pratique des taux extrêmement bas, environ 0,2 à 0,3% au dessus des cours de marché, lorsque les fintechs concurrentes sont plutôt 1 à 2% au dessus, et les banques 3 à 4%, sans compter des commissions fixes.
Mais avec des transferts gratuits et des marges aussi réduites sur le change, Circle ne gagne pas encore d’argent. Aussi doit-elle absolument prendre très rapidement une dimension mondiale et trouver d’autres leviers de monétisation, en offrant par exemple d’autres services financiers. Une stratégie à la Amazon ?
