Goodbye Payname, Hello Morning !

6 juin 2016 | Décryptages

Payname, l’application de cagnotte et de paiement entre particuliers se transformera à la rentrée prochaine en néobanque, à la manière de Number26 ou Revolut.

La startup toulousaine conservera néanmoins ses spécificités et – souhaitons-le ! – une communication plus directe que son homologue allemande un peu chahutée ces derniers jours.

Morning. C’est le nouveau nom de Payname, qui a choisi ce nom pour manifester sa volonté de réveiller la banque.

Payname/Morning va donc devenir une néobanque à part entière. Les particuliers pourront ouvrir en octobre un compte qu’ils pourront alimenter depuis un autre compte ou en y domiciliant leur salaire, où ils pourront domicilier des prélèvements et à partir duquel ils pourront effectuer des virements classiques. Une carte MasterCard sera associée à ce compte, dont le code sera choisi par l’utilisateur en amont de la commande. Grâce à cela, quand le client recevra sa carte, elle sera déjà active : plus besoin d’attendre un courrier avec le code ou de l’activer par un paiement ou un retrait.

Les clients auront accès à des services innovants : activer ou désactiver facilement la possibilité de faire des achats en ligne, de payer sans contact par NFC, voire même désactiver temporairement une carte égarée plutôt que de la mettre en opposition et de payer pour la faire refabriquer.

Les dépenses apparaîtront directement sur mobile sous forme d’une timeline, autant que possible en temps réel. Dès que l’utilisateur verra ses opérations, il pourra agir dessus : partager un paiement, l’affecter à un autre compte bancaire lié à l’application si la provision est insuffisante sur le compte Morning, etc.

L’offre réservée aux particuliers sera gratuite, mais un produit similaire et payant sera proposé en décembre pour les professionnels, les petites entreprises et les associations. Une association pourra créer une page pour récolter facilement les fonds liés à ses adhésions ou à une campagne, par exemple, et  Morning prélevera alors une commission de 1,6% sur les encaissements réalisés.

En 2017, Morning sortira également une carte premium payante pour les particuliers, intégrant des assurances pour les achats en ligne et les achats entre particuliers, ainsi que la perte et le vol de données personnelles. Elle devrait coûter entre 30 et 40 euros par an.

Du fait de son statut d’établissement de paiement, Morning ne proposera pas de produits d’épargne mais devrait dans un premier temps couvrir ce besoin en proposant d’investir en crowdfunding ou crowdlending. Puis dans un second temps – en 2017 ? – Morning demandera l’agrément d’établissement de crédit pour pouvoir proposer une offre complète à ses clients.

Pour autant, toutes les fonctions innovantes de Payname resteront accessible : payer des services à la personne en intégrant le règlement URSSAF, acheter des biens sur Le Bon Coin en bénéficiant d’une fonction « tiers de confiance », payer en plusieurs fois, constituer une cagnotte, …

Pour financer ces développements, renforcer ses équipes qui devraient passer de 50 à 100 personnes et se conformer aux exigences en matière de fonds propres du régulateur, une nouvelle levée de fonds – entre 10 et 15 millions d’euros – est en cours et devrait aboutir avant la fin de l’année. La rentabilité est attendue en 2016 ou 2017.

Morning mise sur le « cobanking »

D’une part la banque s’adapte à la consommation collaborative, comme par exemple avec la sécurisation des paiements entre particuliers évoquée plus haut. Et d’autre part, elle anime une communauté d’utilisateurs pour avoir leur retour d’expériences et ainsi faire remonter les besoins des utilisateurs. A cet effet, Morning lance les Cafés du cobanking pour dialoguer directement avec eux.

Si l’application Payname compte aujourd’hui un peu moins de 60 000 utilisateurs, Morning espère franchir la barre des 100.000 d’ici la fin de l’année et émettre au moins 15 000 cartes.

Et ne compte pas s’arrêter là, comme l’illustre l’entrée du premier bâtiment de son nouveau campus, ornée d’un Buzz l’Eclair…  C’est donc en route « vers l’infini et au-delà » !