Numérique ou digital ? Digital !
De la presse écrite à la télévision, des blogs à la radio, des forums de discussion aux réseaux sociaux, il se trouve toujours un puriste pour dire – avec raison ! – que digital est un anglicisme, et que le terme approprié est numérique. Pourtant « numérique » peine à traduire l’étendue des changements que l’on attribue généralement à la révolution « digitale » !
Prenons deux exemples où transformation numérique et transformation digitale se succèdent.
En 1982, Philips et Sony lancent le premier support numérique grand public pour la musique, le Compact Disc. Mais il fallait toujours acheter ces CD chez un disquaire.
En 2001, Apple dévoile le couple iPod / iTunes. Et là, plus de disquaire ! Il est possible d’acheter, d’obtenir et d’écouter de la musique différemment, simplement, rapidement, sans contrainte de lieu ni délai de livraison.
Changement de décor et de média. En 1976, un ingénieur de KODAK met au point le premier appareil photo numérique. Sanction immédiate de son responsable : « Qui voudrait regarder ses photos sur sa télévision ? ».
La photographie numérique finira pourtant par détrôner la photographie argentine… Et provoquer la faillite de KODAK en 2012 !
Mais, avant la généralisation du mail, et le développement des réseaux sociaux et des sites de partages de photos, avant que les smartphones et les tablettes soient largement répandus, on a longtemps continué à développer ces photos qui étaient déjà numériques.
Pour la musique comme pour la photographie,
c’est l’expérience utilisateur qui a profondément bouleversé les usages
Ainsi, la transformation la plus profonde n’apparait pas avec la numérisation du support, mais plutôt avec le changement radical des processus d’acquisition, de conservation, de diffusion, etc. que ces mêmes technologies numériques rendent possibles.
Alors, si le numérique transforme les moyens de consommer un bien ou un service, comment nommer la transformation de la manière de le consommer ?
Pourquoi ne pas prendre le terme digital comme un néologisme,
qui distinguerait le changement des processus rendu possible par le numérique ?
Comme le smartphone et son interface tactile sont souvent – pour ne pas dire toujours – l’accélérateur de ces changements, le terme digital ne serait finalement pas si mal choisi !
A très bientôt donc sur Digital Finance !
